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La chasse à la telline

28 juillet 2020
Étoile de mer

Voici une mini-chronique très « Nature et découverte », idéale pour s’offrir un bon bol d’air frais sans bouger ses fesses de son canapé.

Strand algues
Strand algues

Aujourd’hui, je t’offre un pur moment d’action et d’aventure et m’en vais te compter « La chasse à la telline ». (tu en frissonnes déjà d’excitation et de peur, j’en suis certaine)

Alors tout d’abord, je doute que tu saches ce qu’est une telline, lecteur. Laisse-moi donc t’instruire un peu. La telline est un animal sauvage, vivant en meute, très difficile à approcher car se terrant dans les profondeurs marines avec ses compatriotes. La chasse à la telline est donc une affaire d’initiés sinon carrément d’experts (comme moi-même, tu l’auras compris).

 

Lorsque l’on part en chasse, que dis-je en guerre, il s’agit d’y aller préparé et équipé.

En premier lieu, le mental. C’est lui qui te permettra d’être suffisamment patient (compte plusieurs heures de traque) afin de débusquer la bête et la saisir sans trembler. Tu devras aussi certainement affronter, en parallèle, le soleil brûlant d’août, la mer qui monte tout autour de toi et les autres créatures -méduses, crabes ou poissons- qui chercheront à te détourner de ta quête.

Ensuite, l’équipement. Je dirais que les deux essentiels sont tes pieds (avec ongles crochus, de préférence) et une demi-bouteille en plastique. Les doigts de pieds doivent être tes armes, pelletant le sable inlas-sable-ment (magnifique jeu de mots) à la recherche de la surface dure de la telline. Une fois trouvée, tu devras être courageux et plonger ta main dans les eaux bouillonnantes pour attraper rapidement l’animal et le jeter dans ton sceau-bouteille-plastique *. Attention, lecteur, la telline est fourbe et cherchera à s’enfuir dès qu’elle aura senti ton pied (un peu comme tout être vivant muni de narines, remarque). C’est pourquoi l’agilité et l’adresse sont des qualités qui distingueront le bon chasseur du mauvais. Et n’oublie pas que la concurrence est rude en la matière. Tu trouveras sans doute à tes côtés de nombreux autres humains, au dos voûté et à l’œil palpitant, scrutant le sable pour remplir leur propre bouteille plastique. N’y pense pas, lecteur. Fais le vide dans ta tête. Et chasse !

Strand algues

Bon, voici ce qu'est une telline si tu veux améliorer ta culture G (et je sais que c'est le but de ta vie, lecteur).

J'avais ainsi envie de te faire partager une de mes activités favorites de l'été à Soulac. Je ne suis pas très bronzette sur la sable en réalité, je préfère les activités agréables et (surtout) utiles. Et quoi de plus utile que de chercher à manger dans la nature ?!** 

Je ne sais pas ce que je préfère d'ailleurs : ramasser les tellines ou les déguster. Les ramasser car cela est pour moi comme un jeu, une sorte de chasser au trésor dans des condition exceptionnelles (en plein milieu de la mer, quand la marée est quasiment basse). Les déguster car au goût délicat se mêle l’étrange satisfaction de consommer ce que l’on a soit même ramassé (un peu comme pour les champignons, les mûres ou les figues). A noter que la telline est d’une grande finesse : sa chair est fondante et iodée, et se marie parfaitement avec un peu de beurre et des pâtes fraîches. Bref, il s’agit d’un véritable plaisir d’été et ce, à beaucoup de niveau. 

Bien sûr, il demande aussi un peu d’effort – cela pourrait presque être considéré comme un sport d'ailleurs (car à la fin tu as quand même les cuissots qui tirent). Il faut aussi faire très attention à ne pas se retrouver piégé dans les baïnes : en étant concentré sur la traque on en oublie parfois que la mer nous encercle et que nous ne pouvons plus revenir qu’à la nage.

Enfin, gare aux coups de soleil ! A force d’être dans la même position sans protection particulière, je me suis retrouvée l’année dernière rouge comme un homard (et encore, un homard je suis gentille... c'était plutôt un mixte entre un cochon trop cuit et une tomate écrasée). Je faisais tellement pitié que certains passants m’offraient les poignées de tellines qu’ils avaient trouvées, pour remplir un peu plus ma demi-bouteille-sceau, l'air sincèrement désolé pour moi. Cette année, j'ai donc décidé d'anticiper : j’ai mis un chapeau immense, me suis tartinée de crème solaire (jusqu'à ne faire plus qu'un avec la crème, jusqu'à devenir crème moi même), ai enfilé un t-shirt à manches très longues ainsi qu'un leggings *** .

 

Verdict:  j'ai quand même rissolé comme un lardon.

* brevet déposé pour le sceau-bouteille-plastique. Merci.

** parole d'une gloutonne

*** je te laisse imaginer le style de malade que j'avais. Je pense avoir fait chuter le taux de popularité de Soulac en quelques secondes, grâce à mon accoutrement.

coquille
Étoile de mer
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