top of page

EDITO N°4

Salut à toi lecteur,

Allé, aujourd'hui je te parle déconfinement. Mais assez rapidement, car je souhaite te concocter un édito complémentaire sur un secteur bien spécifique : le secteur aérien. Patience, il est encore en cours d'écriture !

Déconfinement : un retour à la normale ?

Alors que le 11 mai prochain marquera le début du déconfinement, les idées vont déjà bon train pour rebâtir (et assurément redéfinir) nos modes de vie. Du vélo généralisé pour limiter la propagation du virus en passant par le télétravail pour tous (ou presque), chacun donne son pronostic. (un peu comme au football, oui oui mais sans Paul le poulpe)

Mais, avant d’organiser concrètement l’après-Covid, il conviendrait peut être de décider vers quoi nous voulons aller. Autrement dit, réfléchir à ce que nous souhaitons conserver et ce dont nous ne voulons plus. C’est ce que propose le philosophe et sociologue Bruno Latour en nous soumettant au jeu d’un petit questionnaire.

Parmi les questions posées, en voici deux (juste pour le plaisir) :

« Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles ne reprennent pas ? »

ou encore

« Quelles mesures préconisez-vous pour que les ouvriers/ employés/ agents/ entrepreneurs qui ne pourront plus continuer dans les activités que vous supprimez se voient faciliter la transition vers d’autres activités ? ».

Plus qu’une simple introspection (ou un questionnaire de magazine féminin), l’enjeu est de comprendre ce qui a vraiment de la valeur pour nous. De profiter de ce temps imposé pour « sortir de la production comme unique rapport au monde ».

 

Car le danger de l’après-crise guette : revenir à la normale… mais en pire. Les « globalisateurs », fermant les yeux sur les alertes environnementales depuis plus de 50 ans, voient eux aussi dans la reprise une formidable opportunité. Une manière de reprendre leur business-as-usual, les contraintes environnementales en moins (il faut bien relancer l’économie coûte que coûte, apparemment). On peut donc considérer le déconfinement comme une porte ouverte à tous les changements, les meilleurs comme les pires.

Le Haut Climat pour le Climat nous met d’ailleurs en garde dans son rapport du 21/04/2020 : les stratégies de reprise économique doivent absolument s’inscrire dans la transition bas carbone. Les gouvernements doivent opérer une relance verte, pas grise. Et pas la peine de se réjouir des récentes chutes des émissions de gaz à effet de serre (je sais que toi aussi tu était tout content, lecteur). Elles ne dureront pas car ne sont pas le fruit de changements énergétiques ou structurels décidés.

En parlant de relance verte, le HCC souligne notamment un point très important « L’octroi de mesures budgétaires ou d’incitations fiscales à des acteurs privés ou des collectivités devra être clairement subordonné à l’adoption explicite de plans d’investissement […] compatibles avec la trajectoire bas carbone et la programmation pluri-annuelle de l’énergie ». (Je te laisse quelques secondes pour digérer l’information).

Cette assertion fait bien sûr écho à l'actuel scandale sur … (suspens insoutenable) les plans de sauvegarde des compagnies aériennes. Mais nous y reviendrons dans l'édito suivant !

Pour conclure, il est donc opportun pour nous de nous mobiliser massivement -comme nous avons su le faire durant cette pandémie - pour décider de ce à quoi doit ressembler notre monde d'après. Par de petits ou grands gestes, par des pétitions, par des modifications dans nos consommations, c'est selon. Commençons peut être d'abord par un effort de réflexion, histoire d'y voir plus clair !

Bruno Latour 2.jpg

Podcast de Bruno Latour sur France Inter : ici

Le Haut Conseil pour le Climat (HCC, pour les intimes) est un tout récent organisme indépendant crée  en 2019. Son but est d'apporter un éclairage (assez scientifique) sur la politique environnementale du gouvernement français. Notamment, il émet des rapports, avis, conseils sur la mise en place de mesures publiques de réduction des gaz à effet de serre et vérifie leur cohérence vis à vis de la transition bas carbone (neutralité carbone de la France envisagée à horizon 2050) et des accords de Paris. 

bottom of page