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Sempé - comment illustrer la vie quotidienne

08 août 2020

Comme je te l'expliquais dans la newsletter d'août, lecteur, je n'ai pas découvert Sempé grâce au petit Nicolas mais pas le biais d'une exposition durant laquelle j'ai pu admirer son travail de très près (pour tout te dire, je me collais littéralement aux vitres pour pouvoir distinguer tous les petits détails qui font la richesse de ses illustrations *). 

J'aime énormément ses scènes parisiennes aux couleurs pastel qui saisissent si bien l'alternance de bruit et de monde et les places plus calmes que l'on retrouve dans certains arrondissements. Egalement, les dessins de son voyage à New York beaucoup plus sombres car dans des tonalités de gris et noir pour montrer le gigantisme de la ville. Les personnages y sont souvent noyés dans l'immensité des gratte-ciels ou perdus dans la foule des travailleurs. Enfin, les musiciens - de jazz ou de classique dont il dépeint les petites manies ou les grands moments sur scène sont un véritable régal de raffinement.

* jusqu'à ce qu'une épaisse tâche de buée se forme sur le verre, m'empêchant de voir les dessins

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Mais qui est Jean Jacques Sempé ? 

Né en 1932 à Pessac près de Bordeaux (je connais héhé), il est issu d'un milieu plutôt modeste pas forcément très intéressé par la culture. Il décide très jeune de monter l'échelle sociale par les études littéraires mais est contraint de quitter l'école très tôt, 14 ans, à cause de la Seconde Guerre Mondiale.

Mais Sempé dessine depuis qu'il a 12 ans et réussi à faire publier quelques unes de ses illustrations dans la presse. C'est néanmoins la rencontre avec René Goscinny en 1954 qui lui permettra 10 ans après de devenir le célebrissime illustrateur des 5 albums du Petit Nicolas (l'écrivain étant Goscinny qui était pourtant lui même dessinateur au départ...).

"Cétait mon premier ami parisien, autant dire mon premier ami"  (c'est beau)

 

Depuis, les dessins de Sempé ont été publiés dans les plus grands magazines, il a illustré pour la première fois la couverture de The New Yorker en 1978 puis en illustrera des centaines d'autres par la suite.

Voici ici ma petite sélection des illustrations qui me plaisent particulièrement : 

Luxembourg-Sempé.JPG
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Difficile de faire des commentaires, les images parlent d'elles mêmes. On sait immédiatement que l'on est à Paris et les moments décrits sont à la fois très familiers et très amusants. Je crois que j'aime autant ses illustrations en couleurs (aquarelle) que celles en noir et blanc. 

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Ses dessins urbains sont encore très actuels (comme celui ci-dessus). Bien que les proportions ou la véracité des traits ne soient pas forcément maîtrisées (c'est lui qui le dit, je trouve personnellement que c'est très "juste") on saisit immédiatement l'ambiance dans laquelle il veut nous plonger et, plus important encore, le message qu'il veut délivrer.

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Mais attention ! Sempé ne cherche jamais à faire la morale. Le but n'est absolument pas de distinguer ce qui est bien ou mal pour nous inciter à changer. Non. Il aime seulement saisir les vies quotidiennes, les petits moments anodins qui peuvent sembler médiocres ou ridicules mais qui font en fait le sel de nos existences (tu peux noter cette phrase, lecteur, car elle est très belle).

Ce dessin en particulier me fait mourir de rire à chaque fois 

Sketch Arrow 2
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J'admire partciulièrement sa manière de montrer la solitude des personnages alors que tout semble bruyant autour d'eux. D'ailleurs, ce n'est pas tout à fait de la solitude, ... Ce serait plutôt ce petit moment où on se retrouve seul, perdu dans nos pensées, un peiu indifférent à ce qui se passe autour de nous.

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New-York, dessiné maintes et maintes fois, notamment pour illustrer les couvertures de The New Yorker. Il se rend à de nombreuses reprises dans cette ville et travaille avec une équipe qui lui laisse une totale liberté. D'ailleurs, il réalise également des cartoons pour l'intérieur du prestigieux magazine dans lesquels il représente la frénésie new-yorkaise, ses clubs de jazz ou ses parcs urbains dont les joggeurs matinaux raffolent. 

Voilà lecteur. Si tu es curieux, n'hésites pas à feuilleter un de ses nombreux albums (mes préférés étant "Un peu de Paris" et "Sempé à New York").

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